dimanche 29 octobre 2023

On veille sur vous quand vous dormez !

Le monitoring? Vous voyez ce que c'est ? 🤔

... Pas trop ?

Bon, alors, parlons-en ! 😷

Le monitoring opératoire, c’est la surveillance des paramètres vitaux du patient qui est anesthésié.
Cette photo vous montre l’écran de notre moniteur de surveillance anesthésique multiparamétrique.



Comme son nom l'indique, il s'agit d'un appareil regroupant plusieurs unités capables d'analyser différents paramètres très utiles pour connaître en temps réel l'état du patient anesthésié.

L'anesthésié est un sommeil artificiel. Tout comme dans le sommeil naturel, le corps se met au repos: le coeur et la respiration ralentissent, la tension peut baisser un peu, la température corporelle diminue...
Ce sommeil artificiel doit être sous contrôle pour éviter qu'il ne soit trop profond ou trop superficiel et pour qu'il soit possible de détecter à temps des anomalies du fonctionnement de l'organisme endormi.


Cette photo vous indique les différents paramètres surveillés sur le moniteur.




On surveille essentiellement:

1- La bonne oxygénation du sang :

Toutes nos cellules ont besoin d'oxygène pour fonctionner. L'oxygène est apporté à chacune d'entre elles par les globules rouges du sang qui contiennent de l'HEMOGLOBINE. Cette hémoglobine est une protéine qui a une particularité: elle peut capter l'oxygène dans les poumons et la relâcher là où elle est nécessaire.

On peut mesurer le degré de saturation en oxygène de l'hémoglobine grâce aux rayonnements rouges et infra-rouges plus ou moins absorbés selon la quantité d'oxygène présent. On appelle cela l' OXYMÉTRIE.
On utilise pour cela une sonde générant des rayonnements rouges et infra-rouges à un endroit où les vaisseaux sanguins sont facilement accessibles de l'extérieur du corps: la peau ou les muqueuses.
On place donc souvent cette sonde sur un doigt pour les humains.


Mais on la met plutôt sur la langue pour nos patients:


... ou bien à l’entrée du rectum avec une sonde spéciale afin d’avoir plus de place au niveau de la bouche, quand on fait des soins dentaires par exemple (euh… pas de photo si vous n’y voyez pas d’inconvénients ! 😕

2- La bonne ventilation (« respiration ») :

La CAPNOGRAPHIE mesure les variations de concentration de gaz carbonique dans l’air qui sort des poumons.

La sonde de capnographie est branchée sur la sonde trachéale qui délivre l’oxygène (voir photo précédente). Un peu de gaz contenu dans la sonde est prélevé à intervalle réguliers très courts. Cela permet d’établir une courbe de concentration de gaz carbonique. Pour faire simple, si cette concentration augmente, l’animal ventile moins bien.

3- L'activité électrique du cœur :

L'ELECTROCARDIOGRAPHIE est l’enregistrement de l’activité électrique du cœur en temps réel 🫀📈. Cela reflète le fonctionnement du muscle cardiaque.
Le muscle cardiaque doit se contracter régulièrement pour faire circuler le sang en continu, parce que, vous l'avez compris, il faut que les globules rouges livrent leur oxygène en permanence.
Heureusement, cela se fait de façon automatique parce que le cœur dispose d'un système déclenchant les contractions de façon rythmique, appelé PACE-MAKER. Ce sont des cellules qui, en quelque sorte, "déclenchent une impulsion électrique" pour faire contracter les fibres musculaires cardiaques.

Pour enregistrer l'électrocardiogramme,, une sonde particulière ayant des électrodes de détection à son extrémité est avancée dans l’œsophage du patient jusqu’à la positionner jusqu’au-dessus du cœur (Voir placement de la sonde sur le patient sur la photo ci-dessus)

4- La pression artérielle.

Elle mesure la pression du sang dans les artères et traduit la qualité de circulation du sang. 🩺 🩸

Comme chez les humains, un brassard est placé autour d’une patte et, en se gonflant automatiquement à intervalles réguliers, il permet de surveiller la tension tout au cours de l’anesthésie.

Comme notre patient est endormi, on surveille surtout les baisse de tension sanguine. Cependant, pour limiter de tels risques, une perfusion est placée: c'est un cathéter ("petit tuyau") placé dans une veine qui délivre un liquide stérile sensiblement identique au liquide du sang, le plasma. En administrant en continu un volume adéquat, on contribue à maintenir la pression sanguine. Et en plus, on dispose d'une voie rapide pour injecter des produits en cas de manque de profondeur d'anesthésie ou d'analgésie ou bien en cas d'urgence.

5- La température

On peut utiliser soit une sonde automatique, œsophagienne ou rectale, qui mesure la température à intervalles réguliers, soit un thermomètre manuel classique et un aide prend alors la température à la demande (notre choix et… bon… toujours pas de photo, n’insistez pas, c’est une page sérieuse ici ! 🤓)


EN BREF :

IMPOSSIBLE de se passer d'un monitoring quand on opère !

Bon, pour certaines interventions chirurgicales de très courte durée, on peut se contenter le la capnographie et de l’oxymétrie.
Cela dépendra bien sûr des risques potentiels de l’anesthésie que l’on a identifiés : patient âgé, insuffisant cardiaque, rénal…

Mais dans tous les cas, notre politique est de mettre en place le plus d’éléments de monitoring possibles afin de sécuriser au mieux nos interventions, quand bien même cela prend un peu de temps de préparation !

🤗